Personne ne m’entendra crier.
Pour te dire à quel point j'me fais chier en ce moment, j'ai passé ma meilleure soirée depuis longtemps dimanche dernier. Tu sais pourquoi ?
JUSTE PARCE QUE JE NE M’Y ATTENDAIS PAS !
J'me suis posé comme tous les soirs, innocemment, devant ma LG Nanocell achetée à bon prix, sans même savoir que j'allais plonger en bombe dans l'huile de friture parfumée aux chicken wings et baigner dans un océan PRESK pacifique de bière light.
C'était : LE SUPERBOWL !
Ouais, mais on capte rien aux règles...
On s'en bat les couilles ! C'est l'évènement sportif le + visionné au monde, alors t'imagines bien que ça dépasse le simple cadre d'une vingtaine de dopés qui se foutent sur la gueule en s'arrêtant toutes les minutes pour pillave du Red Bull.
Quand bien même quelques ailes n’auraient pas été de trop pour les Chiefs… Ils se consoleront avec les restes de wings.
Non, faut les vivre ces moments où un Trump déconfit en tribunes subit un Samuel Jackson grimé en Oncle Sam devant un parterre d'Afro-américains capuchés aux couleurs de la bannière étoilée. Faut être là quand Kendrick Lamar tartine Drake avec un grand sourire sous les acclamations d'une foule qui n'attendait que de pouvoir bouger son cul sur Not Like Us. Faut pas bouder son plaisir quand on s'aperçoit que Serena Williams fait partie des danseuses et que, COMME PAR HASARD, elle fut en couple avec le rappeur canadien qu'on traite limite de pédophile.
QU’ON traite de pédophile !
Le sujet étant que je ne parie pas ma couille gauche qu'une telle liberté d'expression puisse être garantie l'année prochaine. M'est d'avis qu'on se fadera surtout un bon groupe de country de merde et qu'on fermera bien nos gueules !
Bref, figure-toi que ça m'a enjaillé pour le reste de la semaine cette connerie. J'me suis dit que c'était déjà pas mal vu l'ambiance.
Ambiance que j'ai eu du mal à confirmer les jours suivants, j'vais pas te mentir... Putain, je passe des plombes à chercher des pépites cachées sur différentes plateformes, dont LinkedIn, et je finis toujours avec une daube lancée en désespoir de cause pour préserver un semblant de sens. Un pauvre pouce bleu ou 1 h 15 de TV qui me regarde, quelle différence au final ?
- 1 h 14 ?
- Ouais cépafo.
Quoiqu'il en soit, j'peux décemment pas m'avouer à moi-même que j'ai passé ma soirée à fouiller Netflix ou le réseau de l'élite pro pour finir de mater "Le grand concours des animateurs". Non, je clique sur un truc au pif et j'me sens vivant.
J’en place une pour Arthur, grand penseur de ce siècle mis au placard par TF1 et dont le mauvais ghostwriter est déjà adoubé sur LK. Je confirme, c’est bien le réseau de l’élite pro…
Dans les faits, il suffit JUSTE de me donner envie… Mais ça, j'ai l'impression qu'on sait plus faire.
Quand j'étais gamin, ma chambre était tapissée d'affiches de films. À la fois pour cacher l'immonde papier-peint que j'avais choisi en pensant que c'était une bonne idée, aussi parce que ça me permettait de m'évader. Toute une ambiance, un univers dans lequel se perdre, résumés en une seule affiche à l'accroche toujours bien sentie.
Si tu veux en savoir plus sur cet épisode de ma tumultueuse vie, il va falloir lire le PRESK#2. Par respect pour ceux l'ayant déjà lu, je passe directement au chapitre suivant.
L'ACCROCHE !
Je répète la même chose depuis des semaines, que dis-je, des années et, même si j'veux bien que la communication soit aussi de la répétition, EXCUSE-MOI d'ambitionner autre chose. Néanmoins, je tiens à le re-re-re-re-RE-répéter quand même : le cinéma et la création de contenu sont étroitement liés.
Une affiche + un film VS Un visuel + un post.
Une après-séance VS Les commentaires.
Des émotions, des critiques, du storytelling, du teasing... ETC ETC ETC.
Va falloir admettre qu'il y a de quoi s'inspirer.
Notamment pour assumer la chose primordiale qu'on te demande quand tu veux diffuser tes idées : capter l'attention. Sans ça, tu peux tourner le pb comme tu veux, mais c'est comme si t'allais à la pêche sans appât. Tu avoueras que c'est complètement con si tu comptes choper ne serait-ce qu'une écrevisse flinguée qui aurait la merveilleuse idée de bouffer un hameçon nu.
C'est con aussi une écrevisse…
On ne voit ton post que si on clique sur VOIR PLUS.
On ne voit ton profil que si on clique dessus.
Pareil pour ton Calendly, ton site et n'importe quel putain de lien que tu colles.
Et, crois-moi, les gens cliquent rarement parce que t'es gentil tout plein. Ne tire pas sur le messager, c'est pas moi qui fais les règles.
Comme en cinéma, tiens tiens, la concurrence est de + en + rude. Y a plus la place pour la mollesse, la paresse et tous les mots à chier en esse. C'est la hess et tu dois trouver le moyen d'exister au milieu de tout ça. Pire, comme t'es honnête, tu dois trouver le moyen d'exister + le moyen de le faire SANS TE RENIER.
Double peine, la vie est ainsi faite.
Ne t'avoue pas vaincu pour autant, t'as de quoi les aguicher ces boeufs. On te laisse même quelques caractères pour te faciliter la tache. T'as "juste" à convaincre en très peu de temps les gens d'intégrer ton délire, comme l'accroche d'une affiche de film doit transformer le passant en spectateur impatient.
T'es pas le meilleur copywriter du monde, alors on va partir du principe que les mecs des affiches de ciné sont meilleurs. Et, truc de ouf, on va voir si on peut en tirer des enseignements profitables à ton aimantisa, ton aimanta, ton aimanter, ton magnétisme.
Ton/leur but : éveiller la curiosité + susciter l'envie.
Une accroche ne dit JAMAIS tout, mais suffisamment pour faire en sorte qu'on ait envie de miser 11 balles sur une bouse ou, dans le cas de LinkedIn, se fader un post de merde ou un profil dégueulasse. Les + efficaces sont souvent un bon mix de mystère, d'originalité et de cohérence (je le sais parce que j'en ai pondu des dizaines pour mes clients (oui, j'ai un taf)) qui ne donne sa pleine puissance que quand on fait le rapprochement définitif avec le sujet.
Ça veut dire que le mystère doit laisser divaguer l'esprit juste le temps nécessaire à l'ancrage (merci Céline Vassy pour cette belle tournure).
Ex avec ma headline → J'aide les X à ne pas faire comme Y :
Tiens, mais qui est ce curieux personnage qui détourne le célèbre et très standardisé "j'aide les X à faire Y" pour en faire une ode à la singularité ?
Allons élucider ce mystère en allant sur son profil. QUOI, ce joyeux luron fait du PERSONAL branding... Mais quelle ingéniosité ! Sa headline est magistrale !
Grosso modo.
En cinéma, on va jouer sur différentes techniques : mise en ambiance, humour, jeu de mots, tacotac, punchline, etc.
LA MISE EN AMBIANCE :
Elle doit dévoiler le contexte avec peu de mots en diffusant l'essence d'une œuvre qui devra confirmer les promesses derrière. Elle reste souvent un peu plus longue que les autres.
La plus célèbre → Dans l'espace, personne ne vous entend crier (Alien).
On sait qu'on va être confiné, on sait qu'on va avoir envie de crier (donc avoir peur), on sait que personne ne viendra nous aider.
Sur LinkedIn → Dans les spams, personne ne vous entend créer.
(Évidemment, ne va pas foutre ça si t'es pas dans l'e-mail marketing ou dans une activité se rapprochant de près ou de loin avec les spams et/ou la création.)
Moon → À 250 000 miles de chez vous, la chose la plus difficile à affronter… C’est vous même.
The Thing → L’homme est l’endroit le plus chaud où se cacher.
La dernière maison sur la gauche → Mari, 17 ans, est mourante. Même pour elle, le pire est encore à venir !
Soleil Vert → Les gens ne changent pas, ils feraient n’importe quoi pour obtenir ce dont ils ont besoin. Et ils ont besoin de SOLEIL VERT !
Un poisson nommé Wanda → Une histoire de meurtre, de cupidité, de luxure, de revanche et de poisson.
Scanners → 10 secondes. La douleur commence. 20 secondes. Vous étouffez. 30 secondes. Vous explosez.
Rollerball → Dans un futur pas si lointain, les guerres n’existeront plus. Mais il y aura le Rollerball.
L’HUMOUR :
ATTENTION, avant de t'emballer à jouer les Fabrice Éboueur, assure-toi quand même de faire rire un peu plus loin qu’un cadre familial acquis à ta cause. C'est un vrai métier et la frontière avec le has been lourdeau est très mince.
L'une de mes préférées → L'histoire d'un jeune homme qui s'intéresse principalement à l'ultra-violence et à Beethoven (Orange Mécanique).
Ça plante le décor en utilisant la maîtrise clinique de l'absurde. On notera que si sur LinkedIn on nous dit que les adverbes sont à supprimer, ici, il fait PRINCIPALEMENT toute la diff.
Sur LK → J'aime révéler tes talents, te faire signer des clients et un peu les Weetabix.
Evil Dead 3 → Prisonnier du passé. Encerclé par le mal. À court d’essence.
Arachnophobia → 8 pattes. 2 crochets et une attitude.
LE JEU DE MOTS :
Touchy aussi, exactement pour les mêmes raisons que pour l'humour. Ça peut vite tourner au mage des mots qui font boum boum dans le cœur de ses prospects.
ATTENTION, jeu de mots en anglais avec l'accroche de La famille Tenenbaum → Family isnt' a word. It's a sentence. On joue sur le fait que sentence en anglais veut dire à la fois phrase et... sentence → La famille n'est pas un mot, c'est une phrase/sentence.
Laisse tomber et prends plutôt celle de Truman Show → On the air. Unaware. Qu'on pourrait traduire par : Sur les ondes. Pas au courant.
Malheureusement, la subtilité n'a pas traversé l'Atlantique et la version FR est purement à chier : Et vous, qui vous regarde ?
Sur LK → Ça va brander sévère !
(Si t'es dans le branding, évidemment.)
La colline a des yeux → Les plus chanceux meurent en premier.
Fargo → Aurez-vous le courage d’en rire.
Retour vers le futur → Le retour n’était que le début.
LE TACOTAC :
Sûrement l'un des plus faciles à placer. Il n'en demeure pas moins qu'il ne tolère, comme le reste, que très peu l'improvisation. Il faut que l'ensemble se rapproche de la punchline pour garder un minimum d'impact.
Le crime est un poison. Voici l'antidote (Cobra).
Sur LK → Tu veux résonner ? Laisse-moi raconter !
Indiana Jones et le temple maudit → Si l’aventure a un nom… Ce doit être Indiana Jones.
Goldeneye → Vous connaissez le nom. Vous connaissez le numéro.
Mars Attacks → Jolie planète. On la prend !
LA PUNCHLINE :
Probablement le + efficace quand c'est bien fait, car ça vient péter instantanément à la gueule du curieux badaud incrédule devant autant de talent. Si t'es porté par les dieux du flow, n'hésite pas une seule seconde et place-là sous ton petit nom.
Social Network → On ne peut pas avoir 500 millions d'amis sans se faire quelques ennemis.
Sur LK → Oublie ton arc, deviens une cible.
Godzilla → La taille fait la différence.
Robocop → 50% homme. 50% machine. 100% flic.
Tatie Danielle → Vous ne la connaissez pas encore mais elle vous déteste déjà.
Allez, je m'en vais attendre patiemment la prochaine cérémonie des Césars, j'déconne, je m'en vais attendre les Oscars pour me retaper une ambiance American Dream bénéfique à mon mindset de table. Y a bien encore que là où j'ai encore un soupçon d'imprévisibilité galvanisante qui me chatouille la colonne.
Le reste du temps, je le passe en attente de quelque chose qui semble s'éloigner à mesure que mes scrolls de zombie s'éternisent dans le non-sens. Les mêmes choses se répétant à l'infini, les mêmes personnes s'enfonçant dans le déni et semblant attendre patiemment qu'un couperet inéluctable leur tombe sur la gueule. Quelque chose que j'ai du mal à définir, mais qui me place assurément dans une position inconfortable où l'ennui n'est plus propice à la créativité, mais juste à l'ennui...
Afin de t'éviter une conclusion gênante dans laquelle tout le monde prendrait quelques balles perdues en tant que simple dommage collatéral ou réelle victime consentante de ce bourbier, je vais me contenter de rester dans la thématique de cet épisode GRATUIT… en attendant demain.
Enfin, PRESK...
*Retour de PRESK après les vacances.
Bon, moi j'appelle ça une Masterclass. Encore. Ça commence à en faire beaucoup.
La plus mystérieuse pour moi c'est : "... en attendant demain"
Y S'PASS QUOI DEMAIN ?!?
Franchement épaté par la qualité des accroches, je pensais que c'était rare mais y'en a eu tellement ! Très impressionnant. Tu me connais, je vais tester 🫵
Merci BEAUCOUP pour le show du Superbowl que je menaçais d'aller choper sans m'y être encore collé. Je me suis ré-ga-lé ! Une fois de plus, je les déteste autant dans le domaine de la géopolitique que je les adore dans le domaine culturel, les ricains.
Le niveau, bordel !
Je m'étais fait la réflexion, tu temps où je regardais encore des séries TV. Ils sont TELLEMENT au-dessus, c'est hallucinant.
Ciné, musique, humour, plumes, et ce putain de sens du show...
Dans tous ces domaines, nous sommes inexistants à côté d'eux.
Mais c'est nous le pays de la culture... bien sûr, oui, continuons de nous raconter des histoires !
Y'a que sur la nocivité de notre géopolitique qu'on joue dans la même division, super.
Je termine en te remerciant pour quelques TRES beaux souvenirs cinématographiques que tu as ravivé : Rollerball, Oranges Mécaniques, L'Armée des 12 Singes, Un Poisson Nommé Wanda.
Merde pas un français, tiens...
Allez, Tatie Danielle m'avait bien plu quand même, j'avoue.
Une EXCELLENTE édition.
Encore.
Ce we, je faisais le touriste de base à paris, on s'est fait beaubourg (des années que je n'y étais pas retourné)
je regardais les univers plus ou moins évidents créés sur chaque tableau.
Et puis je regardais l'univers global proposé par un artiste au travers de plusieurs de ses créations
et là, angoisse, certains artistes n'avaient absolument aucun univers cohérent dans l'ensemble des oeuvres affichées (je veux bien qu'il y ait un tri fait en amont mais là ça allait vraiment n'importe où)
bref tout ça pour dire que quand tu n'as pas d'univers global à proposer, quand tu passes du coq à l'âne, tu perds très vite en crédibilité
et donc forcément idem pour lkdn