À PRENDRE AVEC DES PINCETTES…
Tu sais de quel film est tirée mon accroche ? TIC TAC TIC TAC TIC TAC...
STOP → tu mérites du suspense !
J'me rappelle pas mal de choses liées à mon adolescence. Parmi elles, le papier peint noir et blanc de ma chambre estampillé Fido Dido (seuls les vrais sachent, ou les vieux ok).
J'me rappelle aussi que la nécessité de devoir recouvrir cette erreur/horreur de jeunesse s'est imposée rapidement.
J'en profite pour t’enjoindre de bien réfléchir quand ton enfant te demandera une déco 100% Pat Patrouille. Pense à lui, pense à toi.
Bref, devant la vision horrifiée d'une quelconque target du sexe opposé constatant le repoussoir qu'était ma déco, j'ai dû parer au plus pressé.
Dans ces cas-là, pas 36 solutions :
Ou tu refais tout, mais flemme et t'as pas le lead à 15 piges.
Ou tu colles des posters.
Avoir une grandeur nature des Musclés ne me chauffant que moyennement, j'ai opté pour les affiches de films !
À l'époque, tu les chinais (qui dit ça ?) à Carrefour dans des catalogues géants que tu faisais tourner. La hype s'est vite barrée... Toujours est-il que je trouvais mon bonheur à chaque essai, motivé aussi par la volonté de ne pas m'être tapé 30 min de bus au milieu du 93 pour rien.
J'avais une putain de collection ! Dont une pièce (les collectionneurs ont leur vocabulaire expert eux aussi) inestimable de BarbWire.
Gros nanar avec → Pamela Anderson, que j'avais + choisi pour la profondeur de Pam que celle du scénario.
Sunshine, Matrix, Le Seigneur Des Anneaux, Batman, Trainspotting...
Le film devait m’avoir fait kiffer, sauf pour BarbWire, ok.
Plus je vieillissais, plus mes goûts s'étoffaient et devenaient d'une précision implacable ! Quelques vestiges de ma tapisserie subsistaient encore çà et là, mais les portes de l'attitude s’ouvraient doucement à moi, sereines.
Je précise qu'elles n'ont eu aucun effet prouvé sur mon pouvoir d'attraction.
Après ça, j'ai passé un cap en m'attaquant aux affiches encadrées. Plus technique, plus mature, plus BG.
Je crois naïvement, ou pas, que d'avoir eu toutes ces beautés sous le pif aussi longtemps m'a conditionné à intégrer une forme de cohérence graphique que j'utilise aujourd'hui.
Où se mettent les éléments ? Les textes ? Avec quelle typo ? Quelles associations de couleurs ? Comment attirer les gens en quelques mots ?!
Via → L'ACCROCHE !
Si chère aux amateurs de posts, cherchant par n'importe quel biais à attirer le badaud en s'évertuant à scrupuleusement sélectionner les mots les + adéquats pour s'enorgueillir d'un texte fréquenté à la hauteur du talent de son auteur !
Un post, une newsletter, c'est un défi, un film, c'est un défi à plusieurs millions ! La pression est sensiblement différente, même si tout ne repose pas sur cet aspect.
La réponse à la question que je t'ai posée au début :
MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE.
Ouais, génie, notamment pour le "que restera-t-il d'eux ?".
Tronçonneuse, morceaux... T'as capté ?
Laisse tomber.
Pêle-mêle, voici une liste de quelques autres pépites :
Une comédie romantique. Avec des zombies = Shaun Of The Dead.
Dans l'espace, personne ne vous entend crier = Alien.
Dans l'espace, personne ne vous entend astiquer = Wall E.
Cette année, un pull ne suffira pas = Le Jour D'Après.
On ne peut pas avoir 500 millions d'amis sans se faire quelques ennemis = The Social Network.
Nous ne sommes pas seuls = Rencontre Du 3e Type.
Le retour n'était que le début = Retour Vers Le Futur 2.
L'histoire d'un jeune homme qui s'intéresse principalement à l'ultra-violence et à Beethoven = Orange Mécanique.
Le futur est de l'histoire ancienne = L'Armée Des 12 Singes.
C'est notre planète, c'est leur combat = Alien VS Predator.
Jolie planète ! On la prend = Mars Attacks.
La taille, ça compte ! = Godzilla.
Rien sur terre ne pouvait les séparer = Titanic.
Jusqu'ici tout va bien = La Haine.
Quelqu'un a disparu = Shutter Island.
Au nom de l'humour :
Chiots bouillants = Le Chihuahua De Berverly Hills.
Pour cette mission, son nom de code sera Choc Nourrice = Baby-Sittor.
Peu importe où, quand et comment. Quelqu'un doit payer = Commando (Schwarzy).
Un seul abri, le cinéma le plus proche = Independance Day.
L'heure est venue de tirer un grand coup = American Pie.
Après avoir défendu les joyaux de la couronne, il se bat pour les bijoux de famille = Austin Powers. L'espion Qui M'a Tirée.
Même les petits poissons ont de gros sushis = Gang De Requins.
Je kiffe merde !
Si on analyse 5 min, on constate que les meilleures accroches sont celles qui prennent une autre saveur après avoir vu le film et qui jouent de manière subtile avec un contexte, des mots, une image. D'où le conseil que je donne à la plupart des gens que j'accompagne :
N'ÉCRIVEZ VOTRE ACCROCHE QU'À PARTIR DU MOMENT OÙ VOUS AVEZ VOTRE TEXTE EN TÊTE.
En jouant avec la dose de curiosité nécessaire pour user de son pouvoir d'attraction, mix subtil entre évocation et mystère. Un pti soupçon d’humour en plus et c’est bingo Django.
Pas d'humour pour celle qui a été jusqu'à changer ma manière de penser ! OUI OUI !
Le film s'appelle Cube. Il est question d'un groupe de personnes coincées dans un... cube qui doivent trouver un moyen pour se sortir de chacune des pièces bourrées de pièges machiavéliques dudit cube. Pourquoi/comment elles sont arrivées là ? Personne ne sait !
Et la putain d'accroche de ce film dit : Ne cherchez pas une raison, cherchez une issue !
Non content de sa masterpiece, le gars ajoute : La solution est en vous !
BORDEL !
En une phrase, ce valeureux inconnu a enlevé des heures et des heures de nœuds de cerveau à Anthony Jorand !
Ba ouais, qu'est-ce qu'on s'en fout à l'instant T de savoir POURQUOI t'es là ? Ta problématique prioritaire est de trouver une issue pour survivre, POINT.
Appliquer à la vraie vie, c'est game changer !
On se concentre beaucoup + sur ce que l'on maîtrise en oubliant les questions pour lesquelles on n'obtiendra nulle réponse et qui ne feront jamais avancer autre chose que notre désir intarissable d'être rassuré par un faux sentiment de CONTRÔLE !
L'algo par exemple, non rien.
Du coup, pour expliquer des films que personne ne comprend, c'est aussi un hack for-mi-da-ble !
La toupie ? OK, on s'en branle. Ne cherche pas une raison, cherche une issue on t’a dit !
Quel est le but de DiCaprio ? → Trouver son issue.
Qu'il soit dans un rêve ou dans la réalité, ça change quoi au fond ? Il a retrouvé sa femme et ses gosses, il est heureux, c’est SON issue, fin de l'histoire pour lui, pour nous.
Merci Christopher d’avoir tenté de nous détourner du sujet, on peut passer à Tenet.
Dans lequel Nolan nous dit au bout de 20 min : ne cherchez pas à comprendre, ressentez !
Coïncidence ? Je ne crois pas !
Bon, après tout, les coïncidences ne sont jamais que des explications qui attendent leur heure ! Gaston Leroux.
Sur ces belles paroles, qui ressemblent vachement au sujet général de cette newsletter non reconnue, je vais te souhaiter une bonne semaine et tout ce qui te fera plaisir.
De mon côté, je file retrouver mes affiches qui doivent moisir au fond d'un carton devenu cinéphile.
Elles méritent quand même meilleur sort, si j’en crois à quel point elles ont été décisives pour moi.
Enfin, Presk...
Si tu savais pas dessiner fido dido t'étais personne !
Bon je vais réviser Natali alors.
Concernant Hooper, j’ai oublié le petit bijou « Poltergeist », je suis dur avec lui aussi…. ah on me dit dans l’oreillette que Spielberg, producteur exécutif, lui a donné un coup de main sur le plateau et a fini par le réaliser lui-même. Tu connaissais cette anecdote ?