En quête d’alignement.
Mais pourquoi vous êtes tout rouge Jorand ?
Réponse A : parce que je suis dans un rôle de composition de Super Tomate.
Réponse B : parce que je suis un Power Ranger.
Réponse C : parce que je flippe de parler en public ducon.
Réponse D : Obi wan Kenobi.
Tu l'as cette personne qui t'appuie sur la tête pour être bien sûr que tu te noies ?
T'sais, quand on te donnait la parole devant TOUT LE MONDE, alors que, si y a bien un truc que tu ne voulais pas, c'est précisément qu'on te donne la parole devant TOUT LE MONDE et qu'un trou du cul croyait bon d’ajouter cette putain de phrase inutile.
INUTILE, sauf à vouloir te terminer !
Souvent, un prof à la pédagogie limitée, oui.
Cassons direct un mythe : Anthony Jorand, aka le mec sûr de lui, se liquéfiait en public ! Voilà !
Perturbation due au regard des autres, à moi-même, au manque de confiance, à une période peut-être logique de sociabilisation forcée, à des rougeurs excessives face à la honte anticipée… Les raisons sont nombreuses et ne font pas du tout dans l'innovation.
Mais le truc qui me déstabilisait le plus, c'est qu'au fond, je ne rêvais pas qu'on arrête de me donner la parole, je rêvais de réussir à gérer ça.
Du coup, c'était la lambada du doute dans mon cerveau. Tout ce cirque incompréhensible nourrissait en moi le sentiment d'être un être complètement paradoxal sans que je n'arrive à l'exprimer avec le recul que j'ai aujourd'hui.
Mon corps était taillé pour le show, ma tête penchait plutôt vers le froid... ou l'inverse, je sais pas.
Pour me rassurer et combler ma frustration, j'imitais mon idole, Michael Jackson (juge pas, j'en savais rien), solo dans ma chambre. Dans mon esprit, un public en feu n'attendait qu'une chose → que je tape un putain de moonwalk sur la moquette. Ce qui, entre nous, n'a jamais été possible.
JORAND JORAND JORAND !
Doucement, y en aura pour tout le monde !
Quasiment tous mes jeux solitaires (hors… voilà quoi) étaient tournés vers le spectacle. J'me faisais des films avec mes bonhommes, je m'enregistrais au dictaphone en commentant des matchs de foot, je présentais le Télé Shopping (oui oui), partais en expédition documentaire dans les endroits où j'étais en vacances, bref, TOUT POUR COMPENSER !
Avec le recul, j'me dis que ça a dû aider à faire sortir la bête un peu.
Mais, j'avais quand même du mal à capter pourquoi cette dualité subsistait en moi. On dit que la nature est bien faite, ok le moine Shaolin, mais à quel moment elle a décidé de me coller James Brown et Timide (le nain) dans le même corps ?
J'étais perpétuellement dans la sur-adaptation et produisais des efforts démesurés pour m'auto-prouver que j'étais serein face au regard des autres, que j'étais CE MEC qui s'assume ! Dylan de Beverly Hills quoi.
J'aurais kiffé que ce soit naturel et ne pas penser que j'étais juste un escroc en mode double JE.
J'ai continué d'avancer, comme ça, en mode acceptation forcée d'une forme de destinée merdique. Mais sans jamais perdre cette conscience sur moi-même. C'est peut-être sûrement ça qui m'a sauvé d'ailleurs.
Parce qu'un jour, j'ai fini par m'offrir une nouvelle perspective qui s'est avérée :
GAME CHANGER !
Et si cette frustration, que je prenais pour un rappel type : t'es une merde, voilà tout, était en fait le signal le + important à considérer ?
Celui qui ne disait pas que je voulais être quelqu'un d'autre, mais surtout que j'empêchais une part de moi de s'exprimer.
Anthony Jackson, tu peux sortir ! Tout le monde s'en branle en vrai !
La machine était lancée !!!
Bon, ça s'est pas fait si rapidement hein. Il a fallu que mes actions aillent dans le sens que je voulais donner à mon évolution. Ou peut-être que ce besoin de gagner en confiance s'est juste imposé de lui-même. L'œuf ou la poule hein...
Les voyages.
Le foot.
Le cinéma.
Les activités extrêmes.
L'exposition mesurée...
J'avais besoin de temps, de maturité, de comprendre mon fonctionnement pour appliquer les correctifs qui me paraissaient logiques et arriver au stade ultime de prise de conscience de la pignole que je m'infligeais, le mode :
BALEC !
Manière de forcer l'audace et de facto → trouver cette confiance !
Rien ne me donnait tort, car il ne se passait JAMAIS RIEN de mal. Le cycle vertueux de l'affirmation de soi s'est doucement mis en place.
J'en suis arrivé à la conclusion que TOUT ne dépendait que de moi et que les choses n'avaient d'impact que celui que je voulais bien leur accorder.
Timide a repris une place à l'abri, mais souffle encore ses idées à l'audacieux quand il s'agit de publier, de s'exposer. Une manière indirecte de briller discrètement et d'œuvrer pour la même team : MOI.
Ils ont appris à cohabiter pour former une alchimie singulière et imparfaite restant propre à chacun. Juste parce qu'à défaut de continuer à me poser trop de questions, j'ai dû finir par me poser les bonnes.
Mais, sans cette volonté d'essayer de comprendre cette lutte interne qui s'activait en moi en permanence, j'aurais sans doute fini par terminer dans la diagonale du vide inhérente à toutes les personnes qui oublient de s'écouter :
L'AUTO-TROMPERIE !
Pour info, la suite n'est pas une réflexion autour de l'auto-adultère, qui pourrait se résumer à juste changer de main.
Loin de la pignolade manuelle, je vais tenter de t’éclairer un peu sur la cérébrale, ces histoires qu'on aime se raconter pour esquiver la remise en question.
Si le mensonge est conscient, l'auto-tromperie est principalement inconsciente.
C'est là où se trouve le Miami vice baby. Parce que c'est ce qui en fait l'une des choses les + difficiles à régler dans un processus collaboratif autour de ta marque personnelle.
Si tu n'es pas conscient de TOI, imagine la difficulté pour celui ou celle qui t'accompagne...
Ce piège de l'esprit consiste à te convaincre qu'une réalité erronée est vraie, te plongeant dans un monde parallèle dont les conséquences, d'abord rassurantes, se révèleront néfastes à long terme.
Il existe plusieurs types d'auto-tromperie :
LA FONCTIONNELLE :
Tu échoues, mais évites la remise en question via un procédé désormais classique : l'excuse. Ex : T'as d'la chance, t'es créatif !
→ Rabaisser l'accomplissement des autres, en le reléguant au simple fait d'alignement des planètes, t'auto-convainc que ton immobilisme a une responsabilité autre que ton incapacité à te bouger le cul.
Tranquillisante pour l'esprit lors d'une phase d'adaptation, elle devient préjudiciable quand elle est prolongée.
→ En t'empêchant de réagir.
→ En dégradant tes objectifs.
→ En bloquant l'acquisition de nouvelles capacités.
LA VÉNALE :
Ce qui nécessite beaucoup d'efforts, de temps et d'argent, a forcément + de valeur que ce qui semble très accessible. Ex : Je dois faire cet accompagnement à 5K !
→ Ton esprit se focalise alors sur tout et SURTOUT n'importe quoi te rassurant sur ton choix. Prix élevé, nombre d’abonnés, nombre de likes, un groupe secret Whatsapp = c'est forcément un must have !
Sauf que rien ne dit que c'est concrètement ce dont tu as besoin, car cette auto-tromperie brouille les données essentielles liées à tes vraies attentes au profit d'une rassurance basée sur... ba RIEN.
→ Efforts inutiles.
→ Reniement des convictions et des valeurs.
→ Perte de motivation.
LA CONSOLANTE :
Elle te disculpe de toute responsabilité. Ex : Mon père était alcoolique, normal que je le sois...
→ Souvent quand on cherche de la compassion, sauf que ça occulte toute possibilité de changement.
→ Tu n'affrontes pas tes démons.
→ Tu acceptes une soumission totale face aux événements.
LA 4ᵉ DIMENSION :
Tu mens aux autres pour t'auto-convaincre et + tu t'enfonces, + ton cerveau s'adapte. Peu à peu, la malhonnêteté devient TA réalité à force d'enchaîner les saucisses.
→ Tu perds tes repères.
→ Ta crédibilité.
→ Ta sociabilité.
Le pire, c'est que l'auto-tromperie part souvent d'une bonne intention en activant un mécanisme naturel de protection. Mais quand elle devient un lifestyle + qu'un tremplin pour avancer, elle te fige dans une position attentiste agissant comme rempart à ton développement.
D'où la nécessité de rester connecté à ton environnement, ouvert à la contradiction, de questionner tes désirs, tes valeurs, tes convictions. De garder la pleine conscience de TOI.
Ça commence par accepter la réalité, qui tu es. À défaut, tu risques de passer à côté de ce putain d'alignement si apaisant pour l'esprit.
Sans ce travail de fond, je n'aurais sans doute jamais pu publier. J'aurais passé une vie à ruminer, à trouver des excuses et à regarder les autres kiffer à ma place.
Sauf que, vu le CDD qu’on nous a imposé, il n'était pas concevable que je reste un touriste dans ma propre existence.
Bonjour, je m'appelle Anthony et je suis en sevrage de timidité depuis 15 ans.
Enfin, PRESK...
Ps : semaine pro, on passe en mode SUMMER VIBES !
Cher Anthony,
J’apprends par Guillaume Oudelet (qui t’appelle Jorand. Ça me rappelle le service militaire. J’ai horreur de héler ou d’être hélé par le patronyme) que tu t’enquiers de mon sort.
Je t’en remercie.
Je suis un grand patient en fait et aussi un grand pragmatique. Linkedin n’est pas un outil de travail pour moi.
Sur le fond, j’ai été allumé par l’algorithme vraisemblablement - dont les paramètres devraient être revus - pour 3 commentaires au sujet desquels je ne vois pas le problème.
J’ai écrit, non sans mal, à l’Assistance clientèle - c’te blague - et le message principal à retenir c’est « en raison d’un grand nombre de requêtes, délais rallongés de réponse ».
Peut-être aussi un manque de petites mains?
La France a un gouvernement provisoire, Linkedin peut bien se passer un moment de Hervé CHEVAUX (c’te comparaison)
Fight pour deux,
Hervé
M'est avis, justement, que la plupart des créatifs et grandes gueules (notamment du réseau) sont de gros timides, en réalité.
Un peu comme la corrélation entre la bouffonnerie et la dépression. J'ai toujours été assez gênée... jusqu'à ce que je me lance. Que ça soit sur les planches ou en conf' encore aujourd'hui. Je tremble... jusqu'aux premiers mots. En revanche, ya le moindre accroc, je vais dissimuler ma gêne sous une tonne d'humour, parfois trop grinçant.
C'est d'ailleurs comme ça qu'en conf', j'ai probablement perdu quelques prospects en me moquant du nom d'une boîte d'un des membres du public. Bon.
Mais il n'y a pas une once de courage sans les entrailles qui se contractent. C'est en jouant à Luigi Mansion 3 avec mon fils que j'ai compris ça : Luigi est vraiment plus badass que Mario, en fin de compte...